|
Des ouvriers pour la moisson dans un terreau
très fertile entretenu par des Soeurs enseignantes.
(Anecdotes et remerciements)
|
retour
Le Curé des Brouzils Pierre Monereau (1787-1856) a fait
toutes ses études à Chavagnes. Il est le fils spirituel
du Père Baudoin. lL est nommé prêtre en 1811,
au moment du Concordat. La Vendée est encore "sonnée
par la tourmente de 1793" (Chavagnes plus de 300 morts...
Mormaison, un prêtre réfractaire et juste à
côté les petits Lucs). Elle est divisée
sur le plan religieux entre Bocage (Nord) et Plaine (Sud). Il y
a aussi la petite église (qui regrette l'église d'avant
le concordat - voir dernier livre d'Yves Viollier).
Ce prêtre d'origine très modeste a eu
une idée très moderne et inhabituelle pour l'époque.
Il a voulu participer au renouveau religieux de la Vendée,
en fondant une congrégation de soeurs enseignantes à
l'origine pour les filles très pauvres. Le Père
Baudoin avait bien lui aussi fonder une congrégation, mais
plutôt orientée vers l'éducation des jeunes filles
aisées. D'ailleurs, il existe une histoire bien vendéenne
qui parle des Dames de Chavagnes (les Nantais comprennent)
, des Soeurs de la Sagesse (fondée par Louis Marie Grignon
de Monfort) et les "bonnes sûres" de Mormaison
(à prononcer en patois !). Probablement que l'intention
du Père Monnereau était de susciter des vocations par
l'éducation, mais le résulat est là.
De fait, les soeurs de Mormaison ont été
présentes dans presque toutes les communes de Vendée.
Elles ont été près d'un millier avant que ne
commence le déclin. Probablement, qu'il faut aujourd'hui une
autre forme. Cela n'enlève rien au mérite de mes chères
voisines
(Pour des compléments Voir le livre de Soeur
Marguerite Vrignaud "La Vendée aux lèvres closes...".)
Quelques anecdotes qui en disent long sur le milieu
et l'époque :
Quand j'étais petit, je me cachais, par peur,
chaque fois que la centaine de soeurs sortaient du couvent en rang
par deux, pour les promenades.
Lorsque j'étais un peu plus âgé,
je n'avais peur que lorsqu 'il y avait des soeurs malgaches
! Je n'avais évidemment jamais vu de noir sauf sur la boîte
de mon banania.
Cela me rappelle la plus grande peur de ma vie : j'étais
enfant de choeur à la paroisse, mais j'étais "prêté"
occasionnellement à la communauté des soeurs. Un jour
je devais servir la messe d'un prêtre Papou. J'ai honte
de le dire, mais pendant toute la messe, j'ai eu peur qu'il me
mange . J'étais sur mes gardes quand je lui ai approché
les burettes. Voilà mon niveau d'éducation à
l'époque, alors que j'étais pourtant un bon élève...
|
Le 12 septembre, fête de la prise d'habit. Il y avait
plus de 100 cars stationnés à Mormaison. Il
y avait même des forains. Grâce aux soeurs j'ai
connu des jours festifs.
Je dois faire un aveu que je n'ai encore jamais fait . La
bâtimenty à gauche est la sacristie. Derrière
le piler que l'on voit entre les deux fenêtres rondes
"j'ai fumé ma première bouffée
de cigarette, juste avant des vêpres". J'étais
tout blanc pendant la cérémonie... Je ne sais
plus si je me suis confessé !
|
Remerciements
Enfin pour terminer, je veux rendre hommage aux soeurs
de Mormaison qui nous ont servi à Chavagnes. Quand nous avions
la charge de "servants" de table, nous avions le droit
de les rencontrer à la cuisine. Sinon, nous ne voyions que
la soeur portière que nous surnommions méchamment
"Soeur de la petite bicyclette de Jésus"
ou "Paris-Lyon-Marseille", car pour traverser la cour
des petits en nous évitant, elle longeait la grille, les
WC, l'étude des 6èmes, en marquant des arrêts
quand le passage n'était pas libre...
Merci aussi à la soeur infirmière (Soeur
Agnès ?), pas soeur Thermomètre, une autre plus jeune
et moderne...qui était douce avec nous. J'ai eu l'insigne
honneur en 1960 d'attraper, le premier, la rougeole. Quelques jours
après, tout le séminaire était renvoyé
en famille. On appelait cela un licenciement. Je ne me souviens
pas d'avoir entendu des mercis à l'époque !
Dans le livre de soeur Vrignaud il y a cette photo
que je me permets de reproduire, car au fond, très timide,
il y a la cousine germaine de ma mère, la tête baissée,
comme il sied à une bonne religieuse. C'est la lingerie
du grand séminaire de Luçon. Certaines soeurs
y étaient encore, dont ma cousine quand j'y suis allé
en 1966 puis en 1972 - après mon séjour en fac.
NB. Aux Herbiers, c'étaient les soeurs de La
Sagesse qui étaient employées. J'ai moins de souvenir
et je suis moins impliqué affectivement.