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sweet home
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Comment parler aujourd'hui de Chavagnes ?
Il ne va pas être facile de
trouver le juste ton. Mais un ancien séminariste de Chavagnes
devrait pouvoir y arriver !
-
Comment faire pour
que ceux qui considèrent encore la Vendée comme un
département tourné vers son passé (suivez
mon regard !) ne prennent pas prétexte des documents
que je vais publier pour penser que la majorité des gens
en sont encore à ce niveau ? Et
pourtant ces documents ont existé. Nous avons bien connu
un véritable conditionnement ( mais heureux conditionnement
me disait un jour un professeur devenu depuis cardinal).
- Comment ne pas blesser ceux qui sont
devenus prêtres et qui ont digéré intellectuellement
tout ce passé, et je l'espère psychologiquement. Il y
a eu depuis un Concile qui a réformé et rendu caduques
de nombreuses dispositions, notamment concernant les rites et la liturgie
et qui nous a réconcilié avec "le monde". Mais,
il est vrai qu'il reste des domaines où l'actuel Vatican ne fait
pas preuve de beaucoup de réalisme. On pense tout de suite à
ce qui concerne le célibat obligatoire pour la majorité
des prêtres (de rite romain, mais pas de rites orientaux...)
ou à l'interdiction faite aux femmes de bonne volonté
d'être ordonnées ou à l'impossibilité d'un
remariage pour les divorcé(e)s. Or, l'esprit de ces directives
a eu beaucoup d'importance dans la préparation des jeunes séminaristes
à la chasteté (on parlait surtout de pureté
à l'époque).
J'aimerais faire mention de deux prêtres
(leur modestie dut-elle en souffrir) : Robert Courgeau, en particulier
pour la très tonifiante cérémonie qu'il a célébrée
il y a une quinzaine d'années pour le remariage d'un Compagnon
d'Emmaüs. Jean Augereau, l'aumônier de Vendée
des Gitans, pour les messes qu'il a célébrées
avec eux à Nesmy et pour la manière avec laquelle
il s'adresse aux jeunes et aux enfants. Ce sont des hommes libres
!
- Comment ne pas paraître un peu
mou et finalement bien "curé" pour ceux qui ont réellement
soufferts de ce passage à Chavagnes et qui ne veulent sans
doute pas que l'on trouve des raisons à posteriori pour atténuer,
en disant "c'était l'époque, on a pu faire des
études, c'était partout pareil "... De nombreux
camarades sont devenus sinon hostiles à la religion, du moins
bien étrangers. Certains pensent même qu'il y a eu des
abus à Chavagnes et qu'il faudra bien en parler un jour.
Je ne me permettrai pas de parler
de choses que je n'ai pas connues. Mais je peux affirmer qu'il y
avait un peu de sadisme de la part de certains surveillants, un
peu de folie de la part de prof(s) sujet(s) aux apparitions, de
la maladresse dans les questions posées pendant les confessions
(sans savoir ce que c'était, j'ai répondu oui à
une série de questions et je me suis accusé de ce
que j'ai pu nommer bien plus tard "masturbation"
- on disait onanisme). Je n'oublie pas pour autant l'humour,
la gentillesse et le professionnalisme des autres professeurs.
Si certains condisciples ne sont
pas d'accord avec le fait que je montre sur quelques photos ou listes
qu'ils sont passés par Chavagnes, qu'ils m'écrivent
et je masquerai ce qui les concerne. (Il n'est a priori pas possible de demander toutes les autorisations...)
- Enfin, plus fondamentalement pour moi,
comment faire pour que les religions ne deviennent pas encore plus suspectes
? Comment ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain ? etc...
J'ai trouvé un excellent truc
pour faire le ménage dans ma tête : quand j'ai un doute sur l'importance des choses,
je m'en rapporte "à l'auteur du Big Bang" et je vous
assure que cela aide à mettre les choses en perspective.
Finalement, et si c'était
important qu'un ancien qui a connu la formation du passé et
qui a fait de nombreux tris du fait de ses expériences avait
quelque chose à dire sur l'état actuel de l'Eglise Catholique
Romaine ? L'occasion est trop belle, puisque l'Eglise Catholique de
Vendée va "rentrer en synode". Par ailleurs, vous
ne le savez peut-être pas, mais on peut être inquiet de
la nouvelle génération de prêtres - qui pourtant
n' ont pas connu Chavagnes - mais qui devant les difficultés
dues à la décroissance du fait religieux retournent
"aux valeurs du passé". Dans certains diocèses
l'Opus Dei est active. J'ai rencontré par hasard, cet été,
un groupe de jeunes venant de différentes villes et réunis
par l'Opus Dei. En les interrogeant, je me suis rendu compte qu'ils
ne savaient pas très bien ce que c'était, mais ils étaient
heureux de trouver un endroit pour se réunir ou travailler
etc. On n'est pas loin de l'approche sectaire.
En 4ème je me voyais en rêve
en train de convertir La Russie (sans rien connaître au
communisme, sauf qu'il était athée !) . Ma vocation
est peut-être d'éclairer les spectateurs d'Endémol
! (humour, je ne me sens plus investi d'aucune mission et je
ne connais rien à l'audimat).
Pour trouver le juste ton, il suffit
de ne pas se prendre au sérieux, de mettre un grain d'humour,
sans blesser inutilement ni trahir consciemment.
"Bienheureux
ceux qui savent rire d'eux-mêmes
Ils n'ont pas fini de s'amuser"
C'est toute la
grâce que je souhaite aussi à mes frères musulmans.
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