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sweet home
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Pourquoi parler aujourd'hui de Chavagnes ?
Cela fait longtemps que j'avais envie
de faire paraître des documents concernant cette époque.
Mais comme tout le monde, je remettais au lendemain le moment de passer
à l'acte. Il se peut que je me censurais en me disant que c'était
très intime et qu'il y avait prescription. Voilà ce
qui m'a fait changer d'avis
-
Il y a deux ans, une jeune professeur
stagiaire me posait des questions et voulait savoir comment on
pouvait prendre la décision de rentrer au séminaire
et surtout d'en sortir. Comment vivre avec cette question "et
si j'étais vraiment appelé" ? A l'époque,
je lui ai conseillé de lire le livre d'Alain Rémond
(On dirait que c'est ma vie transposée en Bretagne, en
plus heureux !)
-
De temps en temps, un de mes
collègues, ancien de Chavagnes essaie de me parler de
cette époque. Tout récemment, il semblait "touché"
d'avoir revu fortuitement à une réunion, un ancien
de sa classe.
- Dernièrement, les articles parus
en juillet et août sur les projets d'émission de M6 m'ont
incité à me dépêcher à commencer
ce site. Je tenais le bon prétexte. Cela ne paraîtrait
pas trop artificiel de reparler du passé "de la Vendée
profonde". Cela permettrait aussi de ne pas avoir peur de s'engager
personnellement : nos histoires seraient bien peu de choses par rapport
aux étalages habituels de la téléréalité.
- Il me semble qu'il peut être
intéressant de comparer "notre réalité"
avec ce qui va être montré. Dans les pubs de M6, il manque
pour moi l'essentiel. L'effet "immersion des jeunes d'aujourd'hui"
dans notre ancien univers est évidemment garanti d'un point de
vue télévisuel. Mais, il faut rappeler que Chavagnes n'était
pas un pensionnat comme les autres : c'était un petit-séminaire.
Nous étions volontaires et heureux d'être appelés
à vivre cette vie. Issu du monde rural, je voyais tous les jours
mes parents se lever à 5h. Chez moi, il n'y avait pas d'eau courante,
pas de chauffage dans les chambres. Quel honneur et quel confort
ce fut pour moi de rentrer au Petit Séminaire !
- Chavagnes était un petit séminaire
particulier. Que mes anciens condisciples des autres diocèses
me pardonnent. La Vendée a connu avec un décalage de 10
à 20 ans les évolutions des autres diocèses pour
le nombre de vocations. Cela est fort bien expliqué dans le
livre de Charles Suaud (voir rubrique bibliographie). Il y
a eu nécessairement des incidences sur le recrutement et la
manière de vivre au Séminaire. Les locaux et le règlement
ont accentué ces phénomènes (comment vivre dès
12 ans les exigences du sacerdoce : être appelé, à
l'écart du monde, devant vivre comme des moines avec le bréviaire
et la chasteté- la pauvreté c'était pas dur,
on connaissait ) ! Le terrain vendéen n'explique pas tout,
car il suffit de penser que le séminaire Jean XXIII des Herbiers
(de la seconde à la terminale) passait pour un lieu très
ouvert physiquement et moralement. Nous avons été très
heureux aux Herbiers. Chavagnes avait donc sa spécificité
! et pourquoi avais-je tant envie de partir alors que j'étais
un séminariste à 120% ? (Les anciens comprendront l'allusion,
on chantait en 4ème "vivement les caillebottes",
comme à l'armée on chante "vive la quille").
(Ce plat de lait caillé était mangé le jour
de la fête que nous passions à La Rabatellière
à la fin de l'année scolaire... voir rubrique "
quotidien-coutumier")
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